Phèdre - Acte I - Scène 4

PHÈDRE, ŒNONE, PANOPE.

PANOPE.

Je voudrais vous cacher une triste nouvelle,
Madame : mais il faut que je vous la révèle.
La mort vous a ravi votre invincible époux ;
Et ce malheur n’est plus ignoré que de vous.

ŒNONE.

Panope, que dis-tu ?

PANOPE.

Que la reine abusée
En vain demande au ciel le retour de Thésée ;
Et que, par des vaisseaux arrivés dans le port,
Hippolyte son fils vient d’apprendre sa mort.

PHÈDRE.

Ciel !

PANOPE.

Pour le choix d’un maître Athènes se partage :
Au prince votre fils l’un donne son suffrage,
Madame ; et de l’État, l’autre oubliant les lois
Au fils de l’étrangère ose donner sa voix.
On dit même qu’au trône une brigue insolente
Veut placer Aricie et le sang de Pallante.
J’ai cru de ce péril vous devoir avertir.
Déjà même Hippolyte est tout prêt à partir ;
Et l’on craint, s’il paraît dans ce nouvel orage,
Qu’il n’entraîne après lui tout un peuple volage.

ŒNONE.

Panope, c’est assez : la reine qui t’entend
Ne négligera point cet avis important.

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